La Mante religieuse

Insecte de la famille des mantoptères, la mante européenne est la plus grande des mantes existantes dans le monde. Très répandue sous les tropiques, elle est assez bien représentée en zone méditerranéenne, ou pour ce qui concerne les sites du Cen Centre-Val de Loire, les pelouses sèches, comme les Chaumes du Patouillet, le Bois des Roches, les Pelouses de Bléré, etc.
La taille des femelles dépasse largement celle des mâles, ce qui permet de les différencier (jusqu’à 75 mm pour les femelles, 61 pour les mâles). Cette taille dépend notamment de la quantité d’alimentation des larves.
Les mantes sont prédatrices et se nourrissent en particulier d’insectes (mouches, criquets, etc.). Les prairies et les friches naturelles, riches en invertébrés, constituent donc leurs milieux de prédilection. Mais le milieu urbain n’est pas en reste : il est probable que l'importante diminution de l’utilisation de produits phytosanitaires en milieu urbain a pu permettre leur réinstallation. Si leur population semble croître en région Centre-Val de Loire, elles n’en demeurent pas moins protégées. En Île-de-France, notamment, ces milieux de vie sont rares et les mantes restent menacées.

Les mantes fabriquent une sorte de « loge », appelée oothèque, dans laquelle elles déposent 200 à 300 œufs, à la base des tiges des plantes ou sur des pierres, à l’abri du froid, parfois à proximité des habitations. En août, les mantes deviennent adultes et ce n’est qu’à l’automne suivant que la femelle fabriquera son oothèque. Et ce, juste avant qu’elle ne meure.

Le nom commun provient d'une attitude qui lui est très familière, membres antérieurs repliés et accolés telles des mains jointes… mais elle serait plutôt boxeuse que religieuse ! Le cannibalisme mythique de la femelle dévorant le mâle est plus proche du cannibalisme potentiel de toute espèce prédatrice, les femelles pouvant également se manger entre elles. Si elles ont faim, elles auront cependant tendance à manger le mâle lors de l'accouplement en commençant par la tête…

Sources : OPIE, L. Peru, D. Deflandre. Crédit photo : Damien Deflandre