La Grenouille agile
Rana dalmatina
Sortant au printemps de leur léthargie de quatre mois, les premières grenouilles agiles se préparent à migrer vers leur
site de ponte, généralement une mare ou une zone marécageuse au sein de la forêt. La plupart du temps, tout se passe de nuit, comme il se doit ! En attendant la venue de quelques dames, ces messieurs font retentir un appel nuptial caractéristique : les coassements peuvent durer une quinzaine de jours. Le mâle s'approche alors furtivement d’une femelle consentante, lui monte sur le dos en la saisissant sous les aisselles et s’y agrippe fortement… Si tout fonctionne correctement, la femelle pondra entre 600 et 1 400 œufs qui s’accrochent en tas aux plantes aquatiques immergées. Deux mois plus tard, les têtards atteindront 2 cm. Après métamorphose, elles en mesureront 6 à 8.
Faire preuve d’agilité… et de jaillissement
La Grenouille agile dispose d’une tête large et d’un museau pointu ainsi que des tympans visibles très rapprochés des yeux, du même diamètre que ceux-ci. Elle a le dos brun à brun jaune, parfois rougeâtre et le ventre blanc-jaune pour les mâles et parfois tacheté de rouge pour les femelles. Sa peau est lisse. Toutes ces caractéristiques n’évitent cependant pas la confusion avec sa cousine, la Grenouille rousse. D’autant qu’elle reste très discrète.
En cas de danger, notre amphibien est capable de bondir sur 2 mètres, grâce à ses longues pattes ! Et si, par grande agilité, on parvient à l’attraper, elle émet un jet d’urine : bien fait pour vous ! Cette particularité lui a donné son autre appellation, la grenouille pisseuse. Elle fait pourtant bien de se méfier : entre l’appétence qu’en a le putois, l’écrasement sur nos routes et la raréfaction des zones humides, elle paie un lourd tribut.
Pour avoir la chance de la voir, pourquoi ne pas se rendre en Eure-et-Loir, le pays où l’on prend soin des mares ? Ou bien par exemple, sur la Vallée de Solvins (Loiret) et sa forêt alluviale.
Photo © SHT37/André Dutertre