Les tourbières
Des secteurs exploités ou abandonnés
Comme toutes les zones humides, les tourbières et bas-marais ont souffert d’une réputation d’insalubrité qui a poussé très tôt l’homme à les assécher. Intensification de certaines pratiques (drainage, engrais…), plantation de peupliers ou de résineux, ont permis de rendre ces zones «utiles». Comme pour les pelouses, elles ont également été laissées à l’abandon avec la fin des pratiques de fauche ou de pâturage qui favorisaient leur maintien.
Les tourbières ont également été victimes de leurs propriétés et exploitées : sèche, la tourbe qui contient 50 % de carbone est un bon combustible; capable de retenir l’eau, elle fait aussi un bon support pour la culture de plantes.
La lenteur de la formation de la tourbe rend ce milieu extrêmement fragile. Après son exploitation, la régénération d’une tourbière se fait à des échelles qui dépassent largement l’échelle humaine.
L’existence des tourbières est étroitement liée à des apports permanents en eau (précipitations, écoulements…) qui doivent compenser les pertes liées à l’évaporation. L’inversion de cette tendance, fréquente avec l’impact de l’homme (drainage, changements climatiques…) induit quasi systématiquement la fin de la tourbière. Le milieu s’assèche, les processus de décomposition de la matière organique fossilisée reprennent, les plantes spécifiques au milieu meurent et sont remplacées par d’autres, plus banales. L’évolution naturelle tend là encore vers le boisement avec l’installation du bouleau.
Il est à noter que lorsque la décomposition de la matière organique stockée sur des dizaines de mètres reprend, le carbone qu’elle contient s’échappe : c’est ainsi que sont libérées des quantités considérables de CO2 qui s’ajoutent aux apports liés à l’activité humaine.
Cela prend tout son sens quand on sait que 50 % des tourbières ont disparu en France durant les 50 dernières années.
Conséquences d'une exploitation et évolution naturelle d'une tourbière