Les grèves et bancs de sable
Des milieux éphémères
Entre deux crues, la végétation a peu de temps pour coloniser les grèves de sable bordant la rivière.
Certaines plantes, dites spécialisées et pionnières, profitent pourtant de l’été pour s’installer en toute hâte sur le sable chaud recouvert de la vase laissée ici par le cours d’eau.
Richesse en azote et phosphore, eau à portée de racines, chaleur et absence de concurrence permettent à des petites plantes, comme les chénopodes et les bidents de s’épanouir en tapis. C’est le domaine de la Corrigiole des grèves, des souchets, du Pourpier mais aussi de la Pulicaire vulgaire, espèce protégée très présente sur les bords de Loire mais rare en France. Chacune a sa méthode pour éviter le « coup de soleil », supporter les températures parfois très élevées et avoir accès à un peu d’humidité : port étalé, racines profondes, feuillage réduit pour éviter l’évaporation, feuilles grasses stockant l’eau.
Les plantes exotiques trouvent ici des conditions qui leur conviennent parfaitement.
Le sable nu des îlots accueille également la reproduction d’espèces d’oiseaux intimement liées au fleuve. Les sternes naines et pierregarins, les mouettes mélanocéphales et rieuses, le Petit gravelot installent leurs nids à même le sol. Leurs œufs discrets se confondent avec le sable et les graviers, ce qui les met à l’abri des prédateurs mais les rend très vulnérables au piétinement humain. Cette particularité les expose également aux caprices du fleuve dont les crues de fin de printemps peuvent balayer toutes les couvées en un seul passage.