Lithobates catesbeianus
Après s’être fait connaître en Aquitaine, où elle s’est largement installée suite à son introduction en 1968, la Grenouille taureau, originaire des États-Unis, a été identifiée en 2002 dans le Loir-et-Cher, et plus particulièrement en Sologne, probablement suite à une nouvelle introduction.
Le succès de cette mangeuse de grenouilles, de poissons, d’insectes et même de petits mammifères, aux dimensions sans commune mesure avec les espèces indigènes (une quarantaine de centimètres du museau à l’extrémité des pattes postérieures tendues) résulte de son taux de reproduction très élevé (10 000 à 25 000 oeufs par ponte) et de l’absence de prédateurs se nourrissant des individus adultes, ces derniers pouvant vivre une dizaine d’années. Sa présence pèse lourdement sur les populations de grenouilles indigènes, déjà malmenées par la raréfaction des zones humides. Outre la prédation et la concurrence faite aux espèces locales, la grenouille taureau serait également responsable de la transmission d’agents pathogènes...
Suffisamment de raisons pour se pencher de très près et sans attendre sur les moyens de l’éradiquer. C’est ce à quoi se sont attelés le Comité départemental pour la protection de la nature et de l’environnement du Loir-et-Cher et le Syndicat d’entretien du bassin du Beuvron, avec l’aide de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, sur la base des connaissances acquises en Aquitaine. C’est ce que montre le film-reportage réalisé par Philippe Henry.
Ce film retrace cinq années de travail et d’expérimentations, menées grâce à un consensus entre les acteurs de l’environnement, l’administration et les instances régionales, et dresse un premier bilan plutôt encourageant !