Être conservateur bénévole d'un site naturel préservé
De par son statut associatif, le Conservatoire mène pour partie ses actions grâce à une dynamique citoyenne et l'implication de bénévoles qui en permettent la démultiplication. Pour permettre aux bénévoles de s'impliquer plus avant dans la vie d'un site protégé, les statuts prévoient la création d'une mission de « conservateur ».
Un conservateur de site est une personne physique bénévole. Il réside de préférence à proximité d'un site protégé. Il est nommé par le Conseil d'administration parmi les membres, adhérents ou d'honneur, du Conservatoire* et signe la charte des conservateurs bénévoles. Il s'investit concrètement et localement dans la gestion d'un site naturel du Conservatoire, et plus largement pour la protection du patrimoine naturel de son département et de sa région.
Véritable relais local, le conservateur a ainsi la possibilité d'approfondir sa connaissance d'un espace naturel remarquable, support concret pour faire partager sa passion, et faire connaître son engagement pour la protection de la nature.
* Une dérogation est possible pour les sites gérés en maîtrise d'usage.
Témoignages
Hervé Renaudineau, conservateur bénévole de la Tourbière des Landes (Cher)
Marina Dehaeck, Ayant effectué ses études en écologie appliquée et environnement à Rennes et Montpellier, Marina a saisi l’opportunité d’occuper le poste vacant de conservatrice bénévole à proximité du domicile de ses parents, dans une logique de développement personnel. « Il s’agissait pour moi d’explorer de nouveaux champs de connaissance et d’échanger avec des personnes passionnées par les sciences du vivant ». |
Une expérience variée de surveillance, de suivis mais aussi de jolis clichés, l’un de ses violons d’Ingres, que la jeune femme a su mettre à profit pour s’insérer plus facilement dans la vie professionnelle : « le fait de s’investir dans le milieu associatif est très apprécié par les recruteurs, et cela a forcément joué pour intégrer le poste que j’occupe actuellement ». Désormais un peu plus éloignée de son « petit » site (1 hectare), elle y revient néanmoins aussi régulièrement que possible et y accueille le public pour une sortie annuelle. |
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Eva et Maurice Sempé, Le couple rejoint le Cen dès 1997. Bénévole puis salarié pendant 8 ans à l’association Sologne nature environnement pour l’un, toujours en poste pour l’autre, Maurice et Eva ont toujours été baignés dans le mouvement associatif. Formés en ornithologie et dans d’autres spécialités naturalistes, leur objectif était de développer le tourisme de nature en Sologne, un espace naturel où il est parfois difficile de profiter de la grande biodiversité, compte tenu des contraintes liées à la propriété. L’acquisition par le Conservatoire de l’Étang de Beaumont dès 1996 constitua donc une aubaine pour eux, et ils apporteront une modeste contribution aux premiers « plans de gestion » puis à la construction d’un observatoire aménagé. Site emblématique de la région, en termes d’observation et de nidification des oiseaux au fil des saisons, l’étang attire près de 15 000 curieux chaque année. |
« Ce qui nous plaît dans la démarche du Cen Centre-Val de Loire, c’est tout d’abord sa forme associative, l’ouverture à tous types de publics et surtout la possibilité d’assurer une protection des espaces et des espèces sur le long terme », assurent les époux Sempé. Au quotidien, Maurice et Eva agissent suivant les quatre axes fondamentaux de l’association : connaître en effectuant des observations et des comptages au minimum toutes les deux semaines ; protéger en surveillant les abords du site et en réalisant en fin d’année un compte rendu complet des actions menées ; gérer en exécutant quelques menus travaux d’entretien de l’observatoire (nettoyage, améliorations de structure et d’utilisation) ; valoriser en réalisant eux-mêmes quelques animations envers le grand public et jouer le rôle d’ambassadeurs auprès des riverains et des élus locaux. « Récemment, afin de relancer une dynamique citoyenne autour de l’étang, nous avons créé un groupe informel de soutien, les amis de l’Étang de Beaumont, fort d’une petite dizaine de sympathisants ». |
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Sylvie Berthe, Si son nom fait plutôt penser à un cabaret bien connu, Le Moulin Rouge est un site naturel en Vallée de l’Aigre dont la toponymie est due à la présence d'un ancien moulin à eau. Sylvie a grandi dans un autre moulin jouxtant celui-ci. Après avoir pu acquérir la demeure familiale en 2010, c’est donc tout naturellement qu’elle postule en tant que conservatrice lorsqu’elle eut vent de la vacance du poste, trois ans plus tard. Depuis longtemps intéressée par la protection de la nature, tout en étant autodidacte, elle creuse son sillon lors d’une mission chez les naturalistes orléanais dans les années 1990. Aujourd’hui, son métier de femme de ménage lui permet de concilier ses activités associatives et professionnelles. |
« La mission de conservatrice est l’occasion d’échanger avec les visiteurs de passage, de garder un œil bienveillant sur le site naturel tout proche de chez moi et suivre son évolution ». Un coin d'eau et de verdure qui lui offre de nombreuses possibilités de clichés photographiques, notamment d’oiseaux. Elle reste néanmoins attentive aux autres espèces qui se développent et alerte l'équipe technique du Conservatoire en cas d'anomalie au cours de ses rondes mensuelles. La démarche prônée par l'association, liée au biotope plutôt qu’aux seules espèces lui plaît également. « J’apprécie la souplesse qu’offre la mission, tout en ayant conscience des responsabilités qu’elle induit. Ambassadrice du site, j’espère à l’avenir réaliser plus d’animations », conclut-elle. |
Aurélie Chézière et Aurélie Grison, Ancien site d’extraction de granulat, remodelé pour que la nature y reprenne ses droits, les Friches des Parterres accueillent aujourd’hui une biodiversité remarquable, notamment due à la mosaïque de milieux ligériens. Aurélie Grison a grandi à proximité du site et se rappelle encore ses balades dominicales à la découverte de la nature. « Ces balades m’ont probablement poussée à accomplir une formation universitaire en biologie », nous confie-telle. Des compétences et une passion qu’elle met aujourd’hui en pratique via une somme d’observations, concernant en particulier les amphibiens, les insectes et les orthoptères (criquets et sauterelles) mais aussi la botanique. Elle a appris l’existence des Conservatoires d’espaces naturels lors de sa formation universitaire avec nos homologues du Cen Poitou-Charentes ; c’est en rentrant dans le Loiret qu’elle s’investit à nos côtés pour la préservation de ce site qui lui permet de garder une attache locale. |
Membre active de nombreuses associations de protection de la nature, Aurélie Chézière répond présente lors de chaque sortie ou évènement naturalistes. « Je suis tombée amoureuse de cet espace il y a une dizaine d’années lors d’une balade nature. Je reconnais plus particulièrement les différentes espèces d’oiseaux ». Chaque année, notre « duo d’Aurélie » met ses passions en commun pour réaliser des animations toujours fort appréciées. Entre oiseaux, Castors, insectes et botanique, le public peut apprécier à sa juste valeur la richesse de ce site, grâce à l’entrain et le dynamisme de ses deux ambassadrices, un rôle qu’elles prennent très au sérieux.
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