Aller au contenu
Accueil » Connaître » Les zones humides, qu’est-ce que c’est ?

Les zones humides, qu’est-ce que c’est ?

Les zones humides sont des espaces naturels essentiels, souvent méconnus ou incompris. Pourtant, elles jouent un rôle crucial pour l’équilibre écologique de notre planète.

En 2025, cette célébration s’étend du 1er au 28 février, avec un point d’honneur le 2 février, date anniversaire de la signature de la convention Ramsar. Cette journée est l’occasion de rappeler la nécessité et la fragilité de ces milieux uniques. Avant d’explorer leurs multiples rôles, définissons ce qu’on entend par « zones humides ».

Logo de la Journée mondiale des zones humides 2025.

Définition des zones humides au sens de la convention de Ramsar

Les zones humides sont des milieux où l’eau joue un rôle déterminant. Transition entre terres et eaux, elles sont caractérisées par la présence d’eau dans le sol ou à la surface, de manière temporaire ou permanente, douce, salée ou saumâtre.
Elles peuvent être naturelles ou artificielles et incluent notamment :

Ces écosystèmes ne sont pas que des paysages pittoresques : ils remplissent des fonctions importantes pour l’environnement et les activités humaines.

Drosera sur une zone humide.
Drosera - ©Hervé Renaudineau

De véritables éponges naturelles !

Les zones humides jouent un rôle clé dans la régulation du cycle de l’eau. En retenant de grandes quantités d’eau, elles agissent comme des éponges naturelles, limitant ainsi les risques de crues en période de fortes précipitations et en libérant progressivement l’eau stockée en période de sécheresse. Cette régulation contribue également à recharger les nappes phréatiques, une ressource vitale pour les écosystèmes et les activités humaines.

Elles fonctionnent comme des stations d’épuration naturelles, filtrant les polluants tels que les nitrates, les phosphates ou les métaux lourds grâce aux processus biologiques et chimiques opérant dans le sol et la végétation. En réduisant la pollution des eaux, elles créent des habitats plus sains pour les espèces animales et végétales.

Par ailleurs, ces milieux stockent de grandes quantités de carbone dans leurs sols riches en matière organique, réduisant ainsi la libération de gaz à effet de serre.

Enfin, leur contribution ne s’arrête pas là : elles offrent aussi des habitats uniques à la biodiversité.

La Tourbière des Landes, zone humide.
La Tourbière des Landes - ©Hervé Renaudineau

Leur importance pour la biodiversité

Les zones humides accueillent une biodiversité exceptionnelle. Elles abritent et nourrissent de nombreuses espèces animales et végétales, dont certaines sont menacées. Les oiseaux migrateurs, par exemple, dépendent de ces milieux pour se nourrir et se reproduire.

Des espèces emblématiques dépendantes des zones humides

Près de 40 % de toutes les espèces passent au moins une partie de leur vie dans une zone humide ! C’est notamment le cas de tous les amphibiens, pour qui ces milieux sont essentiels à la reproduction, comme les crapauds, grenouilles, tritons et salamandres.

Dans la région Centre-Val de Loire, on peut également citer :

  • la Loutre d’Europe : véritable symbole de la richesse de nos rivières. Sa présence, même rare, est un signe de bonne santé des écosystèmes ! À partir des années 30, sa population avait fortement régressé à cause de la disparition de son habitat et de la pollution des eaux. Elle est aujourd’hui protégée, mais reste fragile.
  • la couleuvre à collier : excellente nageuse, elle fréquente régulièrement les zones humides puisqu’elle se nourrit principalement de grenouilles et de crapauds.
  • le Castor d’Europe : emblème du bassin de la Loire, ce gros rongeur avait disparu des rives de la Loire à la fin du XIXe siècle. Une opération de réintroduction dans le Loir-et-Cher entre 1974 et 1976 a permis son retour. Cette espèce est désormais protégée au niveau national.

Mais la faune n’est pas la seule à bénéficier de ces écosystèmes. La flore y joue également un rôle fondamental.

Loutre d'Europe
Loutre d'Europe - ©René Rosoux
Fritillaire pintade - plante des zones humides.
Fritillaire pintade - ©Isabelle Gravrand

Une flore indissociable de ces milieux uniques

Quand on parle de zones humides, on ne peut passer à côté de certaines plantes caractéristiques.

  • La Drosera à feuilles rondes : typique des tourbières, cette petite plante carnivore attire et piège les insectes grâce à ses feuilles couvertes de poils gluants. Une fois la proie capturée, elle la digère pour se nourrir dans ce milieu pauvre en nutriments.
  • La Fritillaire pintade : avec ses fleurs en damier pourpre et blanc, c’est une jolie plante qui pousse sur les prairies inondées.

Hélas, toutes ces espèces sont menacées par des pressions environnementales croissantes.

Et dans le règne des Fonges ?​

  • Le Mitrule des marais : ce petit champignon printanier se caractérise par une tête jaune orangé. On le retrouve sur les débris végétaux immergés dans les zones humides, comme les tourbières et les bords de mares. Il joue un grand rôle écologique puisqu’il se développe à fleur d’eau, se nourrissant des déchets organiques flottants
Mitrule des marais.
Mitrule des marais - ©Hervé Renaudineau

Menaces et conservation

Les zones humides sont parmi les écosystèmes les plus dégradés au monde. D’après la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques, 87 % des zones humides ont disparu entre le XVIIIᵉ et le XXᵉ siècle. En France, environ la moitié des zones humides ont été perdues entre les années 1960 et 1990, selon un rapport du Comité interministériel de l’évaluation des politiques publiques.

Face à ces menaces, leur conservation devient une priorité mondiale, avec des initiatives telles que la Convention de Ramsar ou des actions locales comme le projet LigérO.

Un projet pour agir : LigerO

Le projet LigérO est une initiative du Conservatoire d’espaces naturels Centre-Val de Loire et du Forum des Marais Atlantiques, à la demande de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, visant à évaluer et suivre l’état des zones humides dans le bassin de la Loire. Il propose une boîte à outils composée de sept indicateurs et de protocoles standardisés permettant de qualifier différents aspects des zones humides, tels que la végétation, les amphibiens, les libellules, le niveau d’eau dans le sol et la qualité de l’eau.

Cette approche permet aux gestionnaires et aux acteurs locaux d’évaluer l’évolution de l’état de conservation des zones humides, ainsi que l’efficacité des travaux de restauration et de gestion. L’objectif est de fournir des données fiables et harmonisées à l’échelle du bassin, facilitant ainsi la prise de décisions pour la préservation et la restauration de ces milieux.

Marais de Roussy, Indre (36).
Marais de Roussy - ©Cen Centre-Val de Loire / Adrien Chorein
Moulin-Rouge, site d'Eure-et-Loire du Conservatoire d'espaces naturels Centre-Val de Loire
Moulin Rouge - ©Lucile Duchamp

Le Conservatoire et ses zones humides emblématiques

Sur les 5 130 hectares protégés par le Conservatoire d’espaces naturels Centre-Val de Loire, plus de 4 000 hectares concernent des zones humides. Parmi ces sites :

Pour en découvrir davantage, consultez la liste des sites préservés par le Conservatoire.

WordPress Appliance - Powered by TurnKey Linux